Le secteur de la boulangerie belge est confronté à plusieurs défis. Une récente étude de marché menée par le Panel des boulangers, en novembre 2024 auprès de 162 boulangers participants, montre que trois thèmes dominent les préoccupations : retenir le bon personnel, se distinguer des supermarchés et attirer de nouveaux clients. Dans cet article, nous examinons les résultats et soulignons les différences entre les régions et les types de boulangers.
Le personnel : la plus grande préoccupation
Le maintien d’un personnel compétent s’avère être le plus grand défi pour les boulangeries artisanales. Ce problème est souvent évoqué, notamment en Flandre. La préoccupation est moindre en Wallonie. Les jeunes boulangers et les entrepreneurs axés sur la clientèle ont souvent du mal à trouver et à conserver du personnel. Cela s’explique par le fait que ces boulangers ont des exigences plus élevées : leurs employés doivent être en mesure de conseiller les clients sur les produits et les ingrédients. Les boulangers commerciaux, qui se concentrent davantage sur le prix de revient et les ventes externes, sont légèrement moins touchés par ce problème. Les jeunes boulangers et entrepreneurs rencontrent également davantage de difficultés pour attirer de nouveaux employés, un défi particulièrement répandu dans les grandes boulangeries disposant de points de vente externes. La rétention du personnel et la recherche de nouveaux collaborateurs constituent une préoccupation pour l’ensemble du secteur.
Concurrence avec les supermarchés
Un autre défi majeur est la concurrence croissante des supermarchés. Ces derniers misent de plus en plus sur la vente de pain, la commodité étant un atout majeur : les clients achètent leur pain en faisant leurs courses hebdomadaires. Les boulangers flamands subissent cette pression concurrentielle bien plus que leurs collègues wallons et bruxellois. Les boulangers orientés client tentent de répondre à cette situation en se distinguant par la qualité de leur service et de leurs produits, mais cela demande un effort supplémentaire. Il est intéressant de noter que les jeunes boulangers sont plus conscients de l’importance de la différenciation. Ils considèrent que c’est nécessaire pour concurrencer les supermarchés et offrir aux clients une expérience unique.
Clientèle vieillissante et clientèle plus jeune
Un troisième défi auquel les boulangers sont confrontés est celui d’attirer de nouveaux clients. La clientèle traditionnelle vieillit, tandis que les consommateurs plus jeunes ont des attentes différentes. Ils recherchent des produits durables et locaux et veulent savoir d’où vient leur pain. Cela nécessite une approche différente : les boulangers qui savent mettre en récit leur produits ont un avantage. Il est intéressant de noter qu’il y a peu de différences régionales pour ce défi. Cependant, nous constatons que les boulangers orientés client répondent plus souvent à cette attente que leurs collègues commerciaux. Pour eux, l’accent est davantage mis sur la rentabilité et la vente de produits en dehors de leur propre magasin.
Économiser l’énergie et réduire les déchets
Outre ces trois principaux défis, on voit apparaître certaines différences entre régions. Les boulangers wallons et bruxellois mentionnent plus souvent que leurs collègues flamands les économies d’énergie et la réduction des déchets comme étant des goulets d’étranglement.
Travailler ensemble pour l’avenir
L’enquête menée par le Panel des boulangers montre que le secteur belge de la boulangerie est confronté à divers défis, qui varient souvent selon la région, le type de boulangerie et l’âge. La fidélisation du personnel, la concurrence avec les supermarchés et l’attraction d’une clientèle plus jeune restent les trois principales préoccupations.
En investissant dans l’entrepreneuriat durable, en racontant une histoire de produit forte et en développant une position distinctive sur le marché, les boulangers peuvent répondre aux besoins des consommateurs d’aujourd’hui. C’est la seule façon pour la boulangerie artisanale de s’assurer un avenir prospère.
Source : Le Panel Boulangers, 6 janvier 2025